La grosse colère du patron des hôteliers niçois contre la « manipulation » d’Airbnb

"Le chemin pour arriver à la transparence est encore long" estime Denis Cippolini.
« Le chemin pour arriver à la transparence est encore long » estime Denis Cippolini. Photo DR

La plateforme de location de logements entre particuliers se soumet peu à peu à la collecte de la taxe de séjour. Mais Denis Cippolini estime que le compte n’y est pas pour l’instant. Et il rappelle toutes les disparités de traitement entre les hôteliers et les loueurs.

Aibrnb, le  site de location de logements courte durée entre particuliers, a communiqué il y a quelques jours le montant de la taxe de séjour qu’il collecte en France et qu’il reverse désormais à 50 villes contre 19 l’an dernier.  Dès ce printemps, 15.000 communes devraient être concernées.Dans les Alpes-Maritimes, Nice va toucher 863.000 euros (deuxième derrière Paris), Cannes 342.000 (septième) et Antibes, 242.000.>> RELIRE. Airbnb va reverser plus de 1,4 million d’euros à trois villes de la Côte d’Azur

« Airbnb continue à nous manipuler » dénonce Denis Cippolini,  président des hôteliers Nice Côte d’Azur pour qui le compte n’y est pas.

« Airbnb ne fait pas de miracle en collectant la taxe de séjour mais se conforme à la loi! Tout du moins en partie car pour 10.000 annonces répertoriées par la ville de Nice, la collecte ne représente que 863 000 € . »

« Au même moment les hôteliers niçois qui représentent 15.000 chambres collectent plus de 6 500 000 €. Auxquels viennent s’ajouter 1.150.000 € de La Métropole. »

Dissimulation fiscale

Denis Cippolini égrène d’autres griefs à l’égard de la plateforme rappelant qu’ « Airbnb  propose à ses hôtes de leur verser leurs revenus de location sur une carte de crédit rechargeable éditée par Payoneer, dont la filiale est basée à Gibraltar et ce jusqu’au 31/12/18. Ces revenus sont invisibles au fisc ».

« De même une réforme de la taxe de séjour est en discussion à l’Assemblée nationale. Elle vise à modifier le calcul de la taxe pour la seule catégorie des meublés non classés d’un montant réel (0.80€ ) à un taux de 5% du prix de la nuitée . Si cette réforme est adoptée, Airbnb menace les mairies de suspendre la collecte de la taxe de séjour. »

« Le chemin pour arriver à la transparence (TVA , impôt , n° d’enregistrement, sécurité… ) est encore long. Les hôteliers de la deuxième destination touristique française sont déterminés à poursuivre leurs actions pour l’équité » conclut le responsable hôtelier.

Source Nice Matin